Ethnotextes




LA ROBERTSAU archive 1 extrait 2

(2 MIN 19 SEC)


En 1951, description de trois catégories d'habitants de la Robertsau (jardiniers, ouvriers et employés).


Texte alsacien

In de Robertsäu trifft mr dreij Sorte Litt : d erscht un d höptsachlichscht sin d Gartner, die berihmt Gartnerzunft, wo àlle Johr àm erschte Sunndà im Septamber ihr Gartnerfescht fiirt. Jetz schun zweihundert Johr làng hàlte sie trei àn ihr Fescht. Do komme se no àn, mit Gàrtedings, hàn Civière geziert un màche e Zug vun de Orangerie nàb in d Kirich. Salbscht die komme, wo johrüs johrin nit àrich in d Kirich gehn, àm Gartnerzug sin sie àwwer do. Die Gartner, des isch e Klàss fir sich. Sie hàn de Vortäl vum Lànd, sin ihr ajener Herr dhäme, schàffe wann se welle un wàs sie welle, natirchlich au uf ihr Risiko.

Texte français

A la Robertsau, il y a trois sortes de gens : la première et principale est constituée par les maraîchers, la célèbre corporation des maraîchers qui célèbre sa fête des maraîchers, chaque année, le 1er dimanche du mois de septembre. Cela fait déjà 200 ans qu’ils tiennent fidèlement à leur fête. Ils viennent avec leurs outils de maraîchers, ont décoré des civières et forment un cortège depuis l’Orangerie jusqu’à l’église. Même ceux qui toute l’année ne fréquentent pas beaucoup l’église sont là, lors du défilé des maraîchers. Ces maraîchers, c’est un groupe à part. Ils ont l’avantage de la campagne, sont leur propre patron chez eux, travaillent quand ils veulent et comme ils veulent, bien sûr à leurs propres risques et périls.

Im Schàffe sin se wie Ross, im Trinke sin se ziemlich hoch gaicht. Sie hàn àwwer äu de Vortäl vun dr Stadt, dis häässt e gewisser Wohlstànd, drum kenne se s màche.

Dans le travail, ils sont comme des chevaux, pour leur capacité à boire, leur étalonnage est assez élevé. Mais ils ont aussi l’avantage de la ville, c’est-à-dire un certain confort. C’est la raison pour laquelle ils peuvent faire ce qu’ils font.

Un wann sie mol e bissel Handel kreje so mitenànder, so isch s sicher waje-n-m Mischt odder waje-n-e paar Rossbolle.
D zwät Kategorie, dis sin d Fàwrikler. Die sin nit so rich, die gehn zmorjeds uf ihri Arwät. Mr sieht sie wenni im Auto fàhre. Awer Robertsäuerisch redde se immer noch.

Et s’il leur arrive d’avoir un peu des conflits entre eux, c’est certainement à cause du fumier ou d’un peu de crottin de cheval.
La 2e catégorie, ce sont les ouvriers des usines. Eux ne sont pas très riches. Ils vont au travail le matin. On les voit rarement se déplacer en voiture. Mais ils parlent toujours le parler de la Robertsau.

Un andlich d dritt Kategorie, dis s sin d Beàmte un die, wo üswarts fàhre fir Gald ze verdiene. Die dritt Kategorie, die redt wenjer Robertsäuerisch.

Enfin, la 3e catégorie, ce sont les fonctionnaires et ceux qui partent à l’extérieur pour gagner leur vie. Cette 3e catégorie parle moins le parler de la Robertsau.

Un dis wart so ziemlich, wàs ich jetzt wisst, iwwer d Robertsäu.

Et je crois que j’ai fait le tour de ce que je sais de la Robertsau.

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