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LA ROBERTSAU archive 1 extrait 1

(6 MIN 32 SEC)


Géographie de La Robertsau, la quartier des maraîchers (1951)


Texte alsacien

D Robertsäu isch e grosses Gàrtelànd, wo im Norde vun de Stadt Strossburi lejt, direkt an de Rhinwarf. S isch fruchtbàr, waj will s ringserum vun Wàsser umgann isch. Uf de Morjesitt lööft de Rhin. Glickerlicherwis sin ken Brucke niwer, schunsch hatte mr àllegalte Visit. Kommt mr vun de Owesitt odder vun Norde in d Robertsäu, no muess mr widder iwer s Wàsser. Es isch nit so brät às wie de Rhin, àwer waje dam muess mr iwer dreij Wàsser: zuem erschte Mol, wamm’r vun Bischhe kommt, vun Schillicke odder vun Hihne, muess mr iwer de Kànàl un no iwer d Ill un uf s letscht noch iwer s Miehlwàsser. Geht mr àwwer vun de Robertsäu geje d Stàdt, so stoosst mr widder uf s Wàsser, uf de Umlätungskànàl. Zwei Holzbrucke fihre niwwer. Die änt fihrt àm Europapàlàscht durich. S sin Holzbrucke, wie bim Grossvàtter sali noch.

Texte français

La Robertsau est un espace maraîcher qui se trouve au nord de la ville de Strasbourg, directement sur la rive du Rhin. C’est un endroit où tout pousse bien parce qu’il est entouré d’eau. Du côté oriental, il y a le Rhin. Heureusement qu’il n’y a pas de ponts, sinon nous n’arrêterions pas d’avoir de la visite… En venant du côté occidental ou du nord, il faut à nouveau traverser de l’eau. Ces cours d’eau ne sont pas aussi larges que le Rhin, mais il faut quand même en traverser trois : d’abord, en venant de Bischheim, de Schiltigheim ou de Hoenheim, il faut traverser le canal, puis il faut passer l’Ill et enfin le canal du Mühlwasser. Et à partir de la Robertsau, en direction de la ville, on est à nouveau confronté à l’eau, le canal de dérivation. Il y a deux ponts en bois qui le traversent, l’un d’entre eux est traversé par la route qui passe devant le Palais de l’Europe. Ce sont des ponts de bois comme du temps de nos grands-pères.

Geht mr in d Robertsäu nin, so sin drei Höptstrosse do, wamm’r sie so nanne kànn: links, d Wànzenäuer Strooss, dreij bis vier Kilometer làng, wo àm Fuchsebuckel durichgeht, bis widder iwer d’ Ill niwwer, bis in d Wànzenäu. Geht mr gràdüs, so kommt mr uf d Höptstrooss. Die isch àwwer nit grààd, wie in de àndere Vorort vun Strossburri, sondern krumm, mr muess eriwwer- un niwwergehn fir widderscht ze komme. Es isch nit wie im Ràtzederfel, nit wie im Grinebari, nit wie in Kinnigshoffe, nit wie in Krunneburi, Schillicke, Bischhe, Hihne, wo àlli grààdi Höptstroosse hàn. E bissele meh rachts, geht de Kàrpfewaj un de Hinterort widdersch bis àn de Petrolhàfe. Geht mr jetz d Höptstrooss nunter, so muess mr e Stick finef sechs Mol um s Eck erum gehn, no kommt mr àn de Wàchtplatz, dar lejt rachts, mit m Wachthüs, wo friehjer d Bombiers ihri Spritze drinne stehn hàn ghet. Owwe nuff isch e Schuelsààl gsin, wo bloss zuer Üshilf gedient ghet. Awwer trotzdam, s isch e Schuelsaal gsin. Rachts im Eck isch noch de àlt Gottsàcker. Links im Eck, s Veränshüs. Geht mr widdersch, so sieht mr links hinte d kàtholisch Kirich mit m Kriz owe. Sie isch friehjer uf s Fald geböje worre, àlso e bissel àbsits. Geht mr d Höptstross widderscht nàbb, so lejt rachts s àlte Schuelhüs, s isch ken uffallichs Gebej, blooss än Stock drowwe, un mehreri kläneri Klàssezimmer. Direkt nawedràn isch d proteschtàntisch Kirich, mit Ühr un Gückelhàhn. Geht mr links nunter, so kamm’r durich d Schmittgàss odder durich d Schuelgàss, widder nàb uf s Lindeplatzel un steht derte widder uf de Wànzenäuer Strooss. Geht mr grààdüs, durich Kampfegàss, so kommt mr uf d Ferme. Geht mr rachts numm, so kommt mr uf s Schloss Pourtales odder durich de Himmeri widder niwwer àn d Redütt, des häässt àn de jetziche Petrolhàfe. Geht mr iwwer die zwät Bruck vun de Stàdt üs, so kommt mr, do kommt mr durich d Geeb no àn d dreij Dannle, un rachts nunter widder, durich de Hinterhoft, àn de Petrolhàfe.

En entrant dans la Robertsau, il y a trois routes principales, si on peut les nommer comme ça. A gauche, il y a la route de la Wantzenau, longue de 3 à 4 kilomètres, qui passe devant le Fuchs-am-Buckel, traverse à nouveau l’Ill et va jusqu’à la Wantzenau. En allant tout droit, on prend la route principale. Mais elle n’est pas droite comme c’est le cas pour les autres faubourgs de Strasbourg. Elle est tordue et il faut suivre un tracé sinueux. Ce n’est pas comme au Neudorf, pas comme à la Montagne-Verte, pas comme à Koenigshoffen, pas comme à Cronenbourg, à Schiltigheim, à Bischheim, à Hoenheim, où il y a des rues principales rectilignes. Un peu plus à droite, la rue de la Carpe-Haute et le Hinterort [rues de la Tanche et du Goujon] mènent au port aux pétroles. En descendant la rue principale, il faut pendre 5 à 6 virages avant d’arriver à la place du corps de garde. Elle se trouve à droite, avec le corps de garde où se trouvaient jadis les lances des pompiers. A l’étage, il y a une salle de classe qui servait uniquement en cas de nécessité. Mais c’était quand même une salle de classe. A droite, dans le coin, se trouve encore le vieux cimetière et à gauche, dans le coin, la maison des œuvres. Plus loin se trouve à gauche, à l’écart, l’église catholique, coiffée d’une croix. Elle a été construite jadis en plein champ, donc un peu à l’écart. En poursuivant sur la rue principale, il y a à droite l’ancienne école ; ce n’est pas un bâtiment spécial, il n’a qu’un étage et plusieurs petites salles de classe. Directement à côté se trouve l’église protestante avec l’horloge et le coq. En se dirigeant vers la gauche, on peut passer par la rue des forgerons ou la rue du Chevalier-Robert pour aller à la place des tilleuls et on se retrouve sur la route de la Wantzenau. En allant tout droit, par la rue Kempf, on débouche sur la Ferme. En prenant à droite, on arrive au château de Pourtalès et en passant par le Himmerich, on débouche sur la Redoute, c’est-à-dire l’actuel port aux pétroles. Si l’on prend le 2e pont en venant de la ville, on passe par le chemin Goeb, puis près des Trois Sapins et on descend à nouveau sur la droite par le quartier arrière au port aux pétroles.

Geht m’r awwer vun de Stàdt links, d Wànzenäuer Strooss nunter, so sieht mr zerscht links de Bàrràsch, wo d Ill durich muess, no kommt mr àn d Buschifàwrick, wamm’r links nàbluejt, no sieht mr widder e Bàrràsch, wo d Ill nunterlöft, un rachts zweigt àb, s Mihlwàsser, wo in de Bàbierfàwrick d Türbine tribt. Wann mr ewwe die Wànzenäuer Strooss nàbzüsich geht, kommt mr àn d Bàbierfàwrick.

En venant de la ville, en prenant à gauche par la route de la Wantzenau, il y a, à gauche, un barrage où passe l’Ill, puis il y a la fabrique de bougies. Sur la gauche, il y a à nouveau un barrage sur l’Ill et bifurque à droite le Mühlwasser qui actionne les turbines de l’usine à papier. Justement, en descendant la route de la Wantzenau, on arrive à l’usine à papier.

Dr Tràm fàhrt nàtirlich d Höptstrooss nunter, durich e neji Stroos uf d Wànzenäuer Strooss niwwer, kommt àn de Babierfàwrick durich, fàhrt widderscht bis àn de Adler, àn Sainte-Anne, un dert isch de Terminüs.

Le tram emprunte bien évidemment la rue principale et rejoint la route de Wantzenau par une nouvelle route, passe devant l’usine à papier, continue jusqu’à « L’Aigle » et à Sainte-Anne qui est le terminus.

Viel Stackelburjer namme àm Sunndàà de Tràm un fàhre dert nàb, stejje-n-üs, un màche no e gemietlicher Spazierwaj bis nàb àn de Fuchsebuckel. Dert sueche se im Wàld Maiblimle, màche ihri Tirle, lonn sich mintwaje ö vun de Schnooke frasse un gehn glicklich zoweds widder häme.

Beaucoup de Strasbourgeois prennent le tramway le dimanche et prennent ce chemin, descendent du tram et font ensuite une promenade tranquille jusqu’au Fuchs-am-Buckel. Là ils vont chercher du muguet dans la forêt, font leurs petites promenades, se font également manger par les moustiques et rentrent le soir, heureux.

Wamm’r jetz d Robertsäu, dis häässt d Stroosse bedrààcht, no sin se, wie schun gsöt, zimlich winklich. Mr sikt, es sin ehemalichi Fald- odder Gàrtewaj, wo gezöje sin worre, wo sich viel meh nüsgschlajelt hàn àn Wàssergrawe, un die Wàssergrawe sin làng vorhare gebildt worre, wohrschins durich de Rhin un d Iwwerschammunge.

Lorsqu’on regarde les rues de la Robertsau, on voit qu’elles sont, comme je l’ai déjà dit, sinueuses. On voit qu’il s’agit d’anciens chemins des champs ou de jardins qui ont été créés ou plutôt qui suivaient les fossés où coulait l’eau. Et ces fossés ont été formés bien longtemps avant cela, sans doute par le Rhin et les inondations.

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